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La CSRC chinoise suspend la tokenisation des RWA à Hong Kong. Analyse des enjeux géopolitiques et des impacts sur le marché des actifs numériques de 30 milliards de dollars.
La Chine vient de rappeler à l’ordre ses courtiers sur la tokenisation d’actifs réels (RWA) à Hong Kong. Officiellement, c’est un “conseil informel” de la CSRC pour “améliorer la gestion des risques” . Officieusement, c’est Pékin qui resserre la vis sur les ambitions crypto de sa région administrative spéciale.
Quand on connaît la bureaucratie chinoise, on sait que rien n’est jamais vraiment “informel”. La Commission de Régulation des Valeurs Mobilières de Chine (CSRC) a contacté au moins deux grandes maisons de courtage pour leur “suggérer” de suspendre leurs activités RWA offshore .
Cette approche en douceur permet à Pékin de tester sa capacité de contrôle sans créer de crise diplomatique avec Hong Kong. Mais le message est clair : même à Hong Kong, les entreprises chinoises restent sous la tutelle réglementaire du continent.
Plusieurs projets ambitieux se retrouvent dans le viseur. GF Securities Hong Kong avait lancé ses “GF Tokens” en juin 2025, offrant des rendements quotidiens en dollars américains, dollars de Hong Kong et yuans offshore . Une première mondiale pour un courtier hongkongais sur blockchain publique.
China Merchants Bank International avait facilité l’émission d’une obligation numérique de 500 millions de yuans (70,29 millions de dollars) pour Shenzhen Futian Investment . Cette obligation tokenisée de deux ans à 2,62% était la première au monde libellée en yuan offshore.
Plus récemment, Seazen Group avait annoncé fin août la création de son Digital Assets Institute à Hong Kong, avec l’intention de tokeniser des revenus immobiliers et de lancer des NFT liés à ses centres commerciaux .
Cette intervention survient au moment où le marché RWA explose littéralement. De 8,6 milliards de dollars début 2025, il a bondi à plus de 30 milliards mi-2025, soit une croissance de 260% au premier semestre . Les projections parlent de 2 à 4 trillions de dollars d’ici 2030 selon McKinsey, voire 30 trillions selon Standard Chartered.
Pékin voit probablement d’un mauvais œil ses entreprises se positionner sur un marché qu’elle ne contrôle pas, surtout quand ce marché pourrait faciliter des contournements de ses contrôles de capitaux stricts.
Malgré la pression, Hong Kong maintient le cap. L’Autorité Monétaire (HKMA) a reçu 77 expressions d’intérêt pour des licences de stablecoin, incluant des mastodontes comme l’ICBC et la Bank of China (Hong Kong) . Le nouveau cadre réglementaire, entré en vigueur en août, impose des standards stricts mais laisse la porte ouverte à l’innovation.
Cette résistance illustre la complexité du système “Un Pays, Deux Systèmes”. Hong Kong a besoin de se différencier pour rester compétitive face à Singapour et autres hubs financiers. Mais jusqu’où peut-elle aller sans provoquer Pékin ?
Au-delà des aspects techniques, cette affaire révèle deux visions irréconciliables. Hong Kong parie sur la tokenisation pour prouver que la technologie blockchain peut rendre les marchés plus sûrs et efficaces. Pékin, traumatisé par l’interdiction crypto de 2021, voit dans chaque innovation numérique un risque potentiel pour sa souveraineté monétaire.
Le paradoxe est saisissant : pendant que les entreprises chinoises subissent ces restrictions, BlackRock, JPMorgan et Franklin Templeton déploient leurs solutions RWA à échelle industrielle. La Chine risque de rater un train qu’elle contribue elle-même à faire dérailler.
Cette histoire n’est pas finie. Elle nous dit beaucoup sur l’avenir de la finance numérique en Asie et sur la capacité de Hong Kong à naviguer entre innovation et contrôle politique. Une chose est sûre : dans ce bras de fer, c’est l’écosystème crypto mondial qui observe et prend note.
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