
UK-US taskforce crypto : l’alliance qui défie l’europe sur la régulation
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Les Émirats Arabes Unis adoptent le CARF pour 2027, mettant fin à l’anonymité crypto pour les investisseurs offshore. Analyse des impacts et stratégies d’adaptation.
Les Émirats Arabes Unis viennent de franchir le Rubicon. En signant l’accord CARF (Cadre de Déclaration des Crypto-Actifs) de l’OCDE, ils mettent fin à l’ère de l’anonymité crypto pour les investisseurs internationaux, tout en préservant leur attractivité fiscale locale. Un équilibre délicat qui mérite qu’on s’y attarde .
Le calendrier est désormais gravé dans le marbre. À partir de 2027, les plateformes crypto des EAU devront collecter et transmettre les données détaillées de leurs clients aux autorités locales. Dès 2028, ces informations seront partagées automatiquement avec plus de 67 juridictions participantes .
Concrètement, fini les comptes crypto “discrets” à Dubaï pour les résidents fiscaux français, allemands ou américains. Leurs transactions seront rapportées directement aux autorités de leurs pays d’origine, qui pourront alors appliquer leurs propres règles fiscales.
Du 15 septembre au 8 novembre 2025, les EAU organisent une consultation publique sur les modalités d’application . Une démarche que je trouve plutôt positive, même si l’issue ne fait guère de doute : l’accord étant déjà signé, les ajustements ne porteront que sur les détails techniques.
Cette période de huit semaines offre néanmoins aux acteurs locaux une dernière opportunité d’influencer les règles d’implémentation. Les plateformes d’échange, les dépositaires et les gestionnaires de fortune feraient bien de s’exprimer maintenant plutôt que de subir plus tard.
Ce qui me frappe dans cette décision, c’est l’habileté politique des EAU. Ils adhèrent au réseau mondial de transparence fiscale sans toucher à leurs avantages compétitifs locaux. Zéro impôt sur les plus-values personnelles, exemption de TVA sur les transactions crypto depuis 2024 : tout cela reste inchangé pour les résidents fiscaux émiriens .
Cette stratégie leur permet de rassurer les investisseurs institutionnels internationaux (qui préfèrent les juridictions “propres”) tout en conservant leur attractivité pour les entrepreneurs crypto. Malin.
Qui va souffrir de ce changement ? Principalement les investisseurs fortunés qui utilisaient les EAU comme base offshore pour échapper à la fiscalité de leurs pays d’origine . Cette population, souvent européenne ou nord-américaine, devra soit régulariser sa situation, soit chercher d’autres cieux plus cléments.
Les plateformes crypto locales vont également supporter des coûts de conformité supplémentaires non négligeables. Collecte de données, systèmes KYC renforcés, reporting automatisé : tout cela a un prix que les plus petites structures auront du mal à absorber.
En rejoignant 67 autres juridictions dans le CARF, les EAU font un choix géopolitique clair [5]. Ils préfèrent être dans le “bon camp” de la régulation internationale plutôt que de rester dans une zone grise qui pourrait leur nuire à terme.
Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de respectabilité financière. Après avoir rejoint la liste grise du GAFI, puis l’avoir quittée, les EAU cherchent à consolider leur statut de hub financier crédible. Le CARF est un prix à payer pour cette reconnaissance.
Pour les investisseurs crypto utilisant les EAU : l’heure du bilan a sonné. Si vous n’êtes pas en règle dans votre pays d’origine, 2027 approche vite. Mieux vaut consulter un fiscaliste dès maintenant.
Pour les entrepreneurs crypto : les EAU restent attractifs, mais préparez-vous à plus de paperasse. Les coûts de conformité vont augmenter, intégrez-les dans vos business plans.
Pour les plateformes locales : participez à la consultation publique. C’est votre dernière chance d’influencer les modalités pratiques avant l’implémentation.
Cette évolution marque la fin d’une époque pour la crypto offshore, mais elle ne sonne pas le glas des EAU comme destination privilégiée. Elle la rend juste plus… transparente.
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