Une rumeur d’un accord à 7% entre Aave et WLFI a fait chuter le cours de l’AAVE. Entre démentis, confirmations et tweets énigmatiques, nous analysons cette affaire complexe qui révèle les fragilités de la gouvernance décentralisée.
La finance décentralisée (DeFi) a de nouveau été le théâtre d'une forte turbulence ce week-end. Le cours du token AAVE, un des piliers du secteur, a chuté de plus de 8% suite à une rumeur virale concernant un partenariat stratégique avec World Liberty Financial (WLFI), une plateforme DeFi notamment soutenue par des membres de la famille de Donald Trump .
Au cœur de la tourmente : une affirmation selon laquelle la DAO (Organisation Autonome Décentralisée) d'Aave recevrait 7% de l'offre totale des tokens WLFI. Cette information, qui a enflammé les réseaux sociaux, a été rapidement et fermement démentie par l'équipe de WLFI, la qualifiant de "fausse et de fake news" par l'intermédiaire du journaliste Colin Wu .
Malgré le démenti, le mal était fait, et l'affaire a révélé un jeu complexe de propositions, de votes et de communication qui mérite d'être décortiqué.
Tout part d'une proposition de gouvernance, initiée par l'équipe de WLFI et soumise au vote de la communauté Aave. Cette proposition, qui a bien été adoptée par la DAO d'Aave et ratifiée par celle de WLFI, comme l'a confirmé le fondateur d'Aave, Stani Kulechov, visait à intégrer WLFI sur le protocole Aave v3 .
L'accord prévoyait que la trésorerie de la DAO d'Aave reçoive 20% des frais de protocole générés par cette nouvelle implémentation. C'est l'autre partie de la proposition, mentionnant l'allocation de "environ 7% de l'offre totale de WLFI", qui a créé la confusion.
L'équipe WLFI a précisé que ces 7% n'étaient pas un don direct à la DAO, mais plutôt des fonds destinés à la gouvernance, au liquidity mining (incitations pour les fournisseurs de liquidité) et à la décentralisation du protocole WLFI via l'écosystème Aave . La nuance est de taille, mais dans un marché ultra-réactif, elle a été balayée par la spéculation.
La situation a été amplifiée par la communication des principaux intéressés. Tandis que l'équipe WLFI démentait la rumeur des 7% directs, le fondateur d'Aave, Stani Kulechov, qualifiait la proposition de *art of the deal" (l'art de la négociation), ajoutant dans un autre message que les termes de la proposition restaient valides . Cette ambiguïté a suffi à maintenir la confusion et la volatilité du marché.
Cet épisode met en lumière une vulnérabilité majeure de la gouvernance décentralisée :
L'affaire Aave-WLFI, qui survient alors que la TVL (valeur totale bloquée) en DeFi dépasse les 167 milliards de dollars, est un rappel brutal que la technologie ne fait pas tout . La clarté de la communication et la gestion des attentes de la communauté sont tout aussi cruciales.
Si le partenariat stratégique entre les deux entités est bien réel et validé, les détails de sa mise en œuvre financière ont été victimes d'une simplification excessive et d'une propagation virale. Pour les investisseurs et les membres des DAO, cet événement souligne l'importance de toujours remonter à la source des propositions de gouvernance et de se méfier des interprétations hâtives.
Comment pensez-vous que les projets DeFi devraient mieux gérer leur communication pour éviter ce genre de situation ? Donnez-nous votre avis en commentaire.
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