Pourquoi cet article est une plongée dans le futur de la politique : Un ministre qui ne peut pas être corrompu, qui travaille 24h/24 et qui prend ses décisions uniquement sur la base de données objectives. Utopie ? Non, c’est la réalité en Albanie depuis le 12 septembre 2025. Le Premier ministre Edi Rama a nommé Diella, une intelligence artificielle, au poste de ministre en charge des marchés publics. C’est une première mondiale qui pourrait bien redéfinir la notion même de gouvernance et qui trouve un écho particulier dans l’écosystème crypto, où la transparence et la lutte contre les intermédiaires faillibles sont des objectifs fondateurs.
L’Albanie Nomme “Diella”, la Première Ministre au Monde Créée par IA, pour Éradiquer la Corruption
L’Albanie vient d’entrer dans l’histoire en devenant le premier pays au monde à nommer une intelligence artificielle (IA) à un poste de ministre. Le Premier ministre Edi Rama a annoncé le 12 septembre 2025 la nomination de “Diella” (qui signifie “soleil” en albanais), une entité IA, pour superviser l’un des secteurs les plus sensibles du pays : les marchés publics .
Une Révolution dans la Gouvernanc
Présentée sous les traits d’un avatar féminin en costume traditionnel, Diella n’est pas un simple chatbot. Elle est une entité politique dotée de pouvoirs exécutifs, avec une mission claire et ambitieuse : rendre les appels d’offres publics albanais “100% exempts de corruption” .
Ses responsabilités incluent :
- L’évaluation et l’attribution de tous les contrats publics du pays.
- L’élimination progressive du facteur humain dans les prises de décision, un facteur souvent source de corruption.
- La garantie d’une transparence totale des fonds publics engagés.
Lancée initialement comme une assistante virtuelle pour la plateforme de services publics e-Albania, Diella a évolué pour devenir une véritable ministre, capable de comprendre le langage naturel, de traiter des demandes en temps réel et de délivrer des documents officiels .
Un Pari Technologique pour Intégrer l’UE
Cette décision radicale s’inscrit dans un contexte où l’Albanie, candidate à l’Union européenne, est sous pression pour intensifier sa lutte contre la corruption endémique . Le pays, classé 80ème sur 180 par Transparency International, a vu plusieurs scandales de haut niveau éclater récemment, impliquant notamment le maire de la capitale Tirana et d’anciens présidents ou premiers ministres.
En confiant les marchés publics à une IA, le Premier ministre Edi Rama fait un pari audacieux : celui que la technologie peut réussir là où les humains ont échoué, en apportant une impartialité et une transparence impossibles à atteindre autrement. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de numérisation, l’Albanie utilisant déjà l’IA pour analyser la législation européenne et accélérer son processus d’adhésion, avec pour objectif ambitieux d’intégrer l’UE d’ici 2030 .
Un Écho aux Principes de la Blockchain
Bien que Diella ne soit pas directement basée sur une blockchain, sa nomination résonne fortement avec les principes fondamentaux de l’écosystème crypto :
- Transparence : L’un des objectifs affichés est de rendre chaque étape du processus d’appel d’offres entièrement traçable.
- Immuabilité et Impartialité : L’IA est perçue comme un arbitre incorruptible, à l’image d’un smart contract qui exécute des règles prédéfinies sans favoritisme.
- Désintermédiation : L’objectif est de réduire l’influence des réseaux humains et des intermédiaires dans l’attribution des contrats.
Le gouvernement albanais a d’ailleurs révélé que le blanchiment d’argent via les cryptomonnaies était une tendance identifiée par ses services, ce qui rend cette transition vers une gouvernance numérique encore plus pertinente.
Scepticisme et Questions en Suspens
Cette nomination, bien que révolutionnaire, soulève de nombreuses questions et un certain scepticisme . Sur les réseaux sociaux albanais, beaucoup craignent que le système puisse être manipulé en amont ou que l’IA ne serve que de bouc émissaire.
Des questions juridiques et constitutionnelles se posent également : une IA peut-elle prêter serment ? Qui est légalement responsable de ses décisions ? Le gouvernement n’a pas encore détaillé les mécanismes de supervision humaine qui encadreront l’action de Diella, un point crucial pour garantir la redevabilité démocratique .
Conclusion : l’Aube de la Gouvernance par IA ?
La nomination de Diella est une expérimentation politique et technologique sans précédent. Elle place l’Albanie à l’avant-garde d’une tendance mondiale où l’IA s’intègre progressivement dans les structures de gouvernance.
Le monde observera attentivement si ce “ministre-robot” peut réellement endiguer la corruption et transformer l’administration publique. Le succès ou l’échec de cette initiative pourrait bien définir la place de l’intelligence artificielle dans les gouvernements du futur et inspirer (ou non) d’autres nations à suivre cette voie audacieuse. Une chose est sûre : un tabou a été brisé, et la politique ne sera peut-être plus jamais exclusivement humaine.