Après une vague d'enlèvements violents visant les entrepreneurs crypto, l'État réagit. Découvrez la nouvelle mesure permettant de cacher son adresse personnelle et les dessous d'une crise sécuritaire qui menace la French Tech.
C'est une mesure de protection qui était devenue vitale. Face à une escalade de violence et une série d'enlèvements ciblant les entrepreneurs de l'écosystème crypto français, le gouvernement a publié un décret crucial ce 23 août. Il est désormais possible pour les dirigeants d'entreprise de masquer leur adresse personnelle des registres publics comme le Kbis .
Cette décision, annoncée par les ministres Éric Lombard (Économie) et Gérald Darmanin (Justice), est la première réponse concrète de l'État à une crise sécuritaire sans précédent, symbolisée par l'enlèvement ultra-violent de David Balland, cofondateur de Ledger, en janvier 2025 .
La France est devenue une plaque tournante des agressions physiques liées aux cryptomonnaies. Les chiffres sont sans appel : depuis début 2025, le pays concentre 26% des attaques de ce type dans le monde, avec 6 incidents sur 22, soit trois fois plus que les États-Unis .
Cette vague de criminalité a été marquée par plusieurs affaires spectaculaires :
Ces attaques s'inscrivent dans une série où les criminels, souvent jeunes et très organisés, ciblent les familles et n'hésitent pas à recourir à la torture. Dans l'affaire Balland, le commanditaire présumé, âgé de 26 ans, dirigeait l'opération depuis sa cellule de prison.
Au-delà du drame personnel, c'est l'entrepreneur et star de "Qui veut être mon associé ?", Éric Larchevêque, qui est devenu le porte-voix de tout un secteur. Dépensant entre 50 000 et 100 000 euros par mois pour la sécurité de sa famille, il a interpellé le gouvernement avec des demandes claires .
Lors d'une réunion de crise avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau le 16 mai, il a exigé, aux côtés d'autres entrepreneurs, trois mesures d'urgence :
La mobilisation a payé. Immédiatement après cette réunion, des mesures d'urgence ont été prises : accès prioritaire au 17, audits de sécurité à domicile, et briefings par les unités d'élite (GIGN, RAID) .
La mesure la plus attendue, initiée par une proposition de loi du député Paul Midy, a été finalisée par la publication du décret n° 2025-840 [20][5]. Désormais, tout dirigeant peut demander, gratuitement et en 5 jours, l'occultation de son adresse personnelle via le guichet unique des formalités des entreprises .
Cette crise a mis en lumière une vulnérabilité majeure : les criminels exploitaient la transparence des registres publics pour localiser leurs cibles. En rendant ces informations confidentielles, le gouvernement coupe l'herbe sous le pied des ravisseurs.
Cette décision était cruciale pour rassurer un écosystème en plein essor mais menacé. Comme le soulignait Éric Larchevêque, le risque était réel de voir une "fuite des cerveaux", avec des entrepreneurs quittant un pays jugé incapable de les protéger .
Si cette mesure est une victoire importante pour la sécurité des entrepreneurs français, elle marque surtout une prise de conscience de l'État face aux nouvelles formes de criminalité liées aux actifs numériques. La prochaine étape sera de renforcer la traçabilité des transactions et la coopération internationale pour que les commanditaires, où qu'ils soient, ne puissent plus échapper à la justice.
Que pensez-vous de cette nouvelle mesure ? Est-elle suffisante pour protéger les acteurs de la crypto en France ? Débattons-en dans les commentaires.