Pression Américaine : l'Europe Envisage Ethereum ou Solana pour son Euro Numérique
Dans les coulisses de Bruxelles, la course à la monnaie numérique vient de connaître une accélération spectaculaire. Selon des informations du Financial Times, les responsables européens sont en train de "repenser" et d'accélérer leurs plans pour un euro numérique. La raison de cette urgence ? L'adoption récente d'une loi américaine complète sur les stablecoins, qui fait craindre à l'Europe de perdre la bataille de la compétitivité monétaire.
Le changement de cap est si radical qu'une option jusqu'ici considérée comme improbable est désormais sérieusement sur la table : lancer l'euro numérique non pas sur un système privé et contrôlé par la BCE, mais sur une blockchain publique comme Ethereum ou Solana. C'est un débat technique qui cache en réalité des enjeux géopolitiques et philosophiques majeurs pour l'avenir de l'euro.
1. Le Catalyseur : Le "Genius Act" Américain Change la Donne
Le projet d'euro numérique avançait à un rythme prudent depuis son lancement en 2021. Mais tout a changé en juillet, lorsque le président américain Donald Trump a promulgué le "Genius Act". Cette loi est le premier cadre réglementaire complet pour le marché des stablecoins, qui pèse près de 300 milliards de dollars et est dominé par des jetons adossés au dollar (USDT, USDC).
Cette loi, en apportant de la clarté et de la légitimité au dollar numérique, a "secoué beaucoup de monde" à Bruxelles, selon une source citée par le FT. La crainte est simple : si le dollar numérique devient le standard mondial, sûr et réglementé, le rôle de l'euro dans les paiements transfrontaliers pourrait être durablement affaibli. L'Europe se sent obligée de "passer à la vitesse supérieure" pour ne pas être laissée pour compte.
2. Le Débat Stratégique : Blockchain Publique vs. Registre Privé
Jusqu'à présent, le projet d'euro numérique s'orientait vers un modèle de registre privé (private ledger), contrôlé par la Banque Centrale Européenne (BCE). C'est un modèle similaire au yuan numérique chinois : centralisé, contrôlé, et où les transactions peuvent être surveillées de près.